les enfants de la liberté de Marc Lévy

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Pages : 404

Lu en /Read in: Français/French

Langue originale/Original language: Français/French

Obtenu/Got: acheté sur conseil de ma tante/bought it after my aunt advised it to me

English cover :

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Mon appréciation :

Bien aimé. Difficile à lire sur le plan émotionnel. Revue longue, j’ai pleins de choses à dire.

L’histoire en bref :

Jeannot (autrefois Raymond) et son frère Claude Lévy sont engagés dans la 35 ème brigade de Marcel Langer pour la résistance pendant la seconde guerre mondiale. Toute la brigade, constitué pour la plupart d' »étrangers » ou de juifs,  à moins de vingt ans et ils vont tous risquer leur vie chaque jour pour rendre la tâche difficile aux allemands et à la milice dans le sud-ouest de la France.

Pas de relations amoureuses autorisé entre eux, pas grand chose à manger, vivre dans la peur, les frères sont séparés par sécurité, ces adolescents se sentent donc très seuls et il faut beaucoup de courage et de persévérance pour voir « ce printemps qui reviendra ».

Mon avis :

Je m’étais dit « plus de Marc Lévy » parce que ça m’avait plu un temps et puis lorsqu’il a commencé à être si célèbre, mon engouement est retombé. Mais lorsque nous avons fait ces vacances en Normandie chez ma tante pour faire les plages du débarquement, j’ai été interpellé par ce livre de Marc Lévy que je voyais sur les étagères des boutiques de musées. Ma tante m’a dit qu’il était bien alors je l’ai acheté car je voulais en savoir plus sur la résistance française. En Angleterre, j’ai rencontré depuis que je suis ici des Allemands qui m’ont « taquiné » sur le fait que la France s’était faite envahir en quelques semaines, des Anglais qui m’ont dit la même chose, qu’on s’était laissés faire sans résister. Et moi je savais que tout ça c’était plus ou moins vrai parce que oui on s’est fait envahir mais la population a résisté en créant ces mouvements ou même par de multiples actions tels qu’héberger des juifs ou ne pas déclarer telle ou telle chose, faire des journaux clandestins, tracts et j’en passe. Je savais aussi qu’une ile est entourée par définition d’eau et pour nous, avoir une frontière avec l’Allemagne, forcément ça rend les choses d’un certain côté plus facile pour un envahissement. Mais bref, nous n’allons pas refaire l’histoire, ici il est question de la raconter justement.

Là encore pour ce livre, sortez les mouchoirs directement parce que je n’ai pas compté le nombre de fois où j’ai du regarder par la fenêtre ou regarder le plafond pour ne pas me mettre à pleurer dans le train. Lire à la pause déjeuner semblait déplacé quand on lit que ces jeunes ados crevaient de faim pour sauver notre peau. Le lire quand l’environnement était bruyant semblait irrespectueux parce que je ne pouvais pas saisir les mots comme je l’aurais fait dans le calme. Les deux épisodes très touchant surtout (en mots clés) sont Lormond et les lunettes.

Vous l’aurez compris, c’est un livre qui par le sujet, demande à mon sens, le respect. C’est difficile comme je l’ai dit émotionnellement parce qu’on a beau se répéter qu’ils ont 18 ans, c’est tellement loin de ce que nos 18 ans à nous qu’ils pourraient tout aussi bien en avoir 25. Les soucis que j’avais étant adolescente étaient loin de ceux qu’ils pouvaient avoir. « Est ce qu’on va mourir ce soir? » contre « mais il a dit qu’il m’enverrait un texto et il l’a pas fait, ça veut dire quoi? »…Vous voyez le tableau. Là encore, c’est un livre qui nous remet à votre place. Pourtant l’amitié et l’amour sont présents dans le livre, comme tout autre adolescent « normal ».

D’un point de vue purement technique, il m’a été également difficile de retenir tous les prénoms et de me rappeler qui était Émile, qui était Enzo. Marc, est ce que c’était celui là ou celui-ci? Bref c’était assez confus mais peut être que c’était intentionnel pour avoir une sensation d’unité de plusieurs personnes qui se battent pour une même cause plutôt que des personnes individuelles.

Cela dit, je me suis posé une question sur ce livre avant et après l’avoir lu. Le père a écrit lui même un livre sur son expérience. Alors au départ, j’avoue que je me suis demandé si c’était pour sortir un autre livre (oui j’étais un peu sceptique). J’ai donc cherché sur internet et j’ai trouvé un article qui raconte que Raymond Lévy n’était pas au courant de ce livre jusqu’à ce que Marc Lévy qui avait fait pleins de recherches, cherché des témoignages ect et lui a remit le manuscrit par surprise pour lui faire hommage. Finalement, que ça vienne d’un auteur de best-sellers qui vend déjà des millions de livres, en fait on s’en fiche. Des témoignages du passé comme celui-ci, on en a tous besoin pour que chaque génération se souvienne ou apprenne qu’on est tous là grâce à des gens comme Raymond Lévy.

J’avoue avec un peu de honte qu’à certains moments, je souhaitais que ce livre finisse parce que c’était dur à lire. Et tout comme ceux de la brigade, je souhaitais la fin de la guerre. C’est toujours plus facile de fermer les yeux que de les ouvrir. Et là ça faisait mal. Pourtant l’Histoire je la connais, je savais quand ça allait se finir et ce n’était pas moi qui vivait tout ça.

J’ai eu honte aussi de ces français. Ces français de la milice ou de ceux qui reportaient des juifs, des voisins, qui remettaient aux nazis des personnes qui tentaient de libérer leur pays. C’est une question que mon chéri s’était posé lors de notre visite et que je me suis posée également. Pourquoi? Pourquoi se ranger du côté des Allemands quand ceux-ci ne voulaient pas des Français! Ils voulaient la France, oui, mais pas le Français qui ne correspondait pas à l’idéal aryen. Pour sauver leur peau? Mais les Allemands les auraient tués tôt ou tard sans doute. Et suivre un homme brun qui n’était pas Allemand prônant les blonds aux yeux bleus, cela ne défie-t-il pas toute logique?Mais là encore on ne refera pas l’Histoire…

Alors voilà, en conclusion moi qui voulais en savoir plus sur la résistance en France, j’ai bien appris. Je ne peux certainement pas dire vécu mais j’ai reçu le message que je vous transmets ici dans mon billet. Parce que lorsque j’étais en Normandie, je me suis interrogé sur ce que représenterait la 1er et 2nde guerre mondiale d’ici 100 ans. Les anciens combattants vont bientôt tous disparaitre. Que nous reste-t-il de toutes ces guerres du moyen age par exemple? On a besoin de se souvenir et c’est notre devoir à tous d’en parler aux générations suivantes. Pour mes lecteurs anglais, c’est ici l’occasion d’en apprendre plus sur la France et sa population qui a résisté. Pour les français, c’est découvrir un peu plus de notre Histoire si vous ne le saviez pas déjà.

p 156  » ce soir je ne reviendrai pas, ne cesse-t-il de répéter, mais ce soir, les miliciens non plus ne rentreront pas chez eux. Alors, des tas de gens que nous ne connaissons pas auront gagné quelques mois de vie, quelques mois d’espoir, le temps que d’autres chiens viennent repeupler les terriers de la haine. Une minute et demie pour nous et quelques mois pour eux, cela valait bien la peine, n’est-ce pas? »

p 164 « les gens sont terrorisés, ils osent à peine parler, alors agir… »

p 186 « Tu vois, c’est l’histoire d’un curé qui se prive de manger pour sauver un Arabe, d’un Arabe qui sauve un Juif en lui donnant encore raison de croire, d’un Juif qui tient un Arabe au creux de ses bras, tandis qu’il va mourir, en attendant son tour; tu vois, c’est l’histoire du monde des hommes avec ses moments de merveilles insoupçonnées.« 

p 286  » Si tu savais ce que je m’en fous que tu ne sois pas de chez nous, du moment que tu l’aimes et que tu la respectes. On est tous l’étranger de quelqu’un. »(cette dernière phrase est tellement vraie)

p 360  » Alors il faudra que tu leur dises quelque chose de ma part, que tu leur dises que cela compte beaucoup pour moi. (…) Parce que ce passé de guerre n’existera plus, tu verras. Tu leur diras de raconter notre histoire, dans leur monde libre. Que nous nous sommes battus pour eux. Tu leur apprendras que rien ne compte plus sur cette terre que cette putain de liberté capable de se soumettre au plus offrant. « 

Je vais terminer par une photo que j’ai prise en Normandie devant un bunker. Pour les anglais, le coquelicot symbolise les héros de guerre. Cela vient de la 1ere guerre mondiale à cause des champs de coquelicot de la somme. Aujourd’hui, des coquelicots en plastique que l’on porte en broche sur nos manteaux sont en vente et les fonds donnés à l’association pour les anciens combattants.

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The children of Freedom by Marc Lévy

My liking :

Liked it. Difficult to read on emotional level. Long review, I have a lot to say.

The story in short :

Jeannot (called Raymond before the war) and his brother Claude Lévy (both jews) were part of the 35th division of Marcel Langer for the french resistance during the second world war. Nearly all the division is made of « foreigners » or jews, less than 20 years old and they are all going to risk their life every day to make the life of German and the militia (which was french population being on german side believing in german order) in the south east of France.

No love relationship in between them, not a lot to eat, leaving in fear, brothers separated for security reasons, these teenagers were feeling very lonely and they needed a lot of courage and perseverance to see « the spring coming back ».

My opinion :

I thought  » no more Marc Lévy ». I liked it years ago but since he became so famous in France, my liking diminished. But when we went in Normandie at my aunt to see the D-Day landing beaches and I saw this book in the shop museum, my aunt saying it is good, I bought it. Also because it tells about the french resistance and I wanted to know more about it. In England, I met some German who « teased » me about the fact that they invaded France in a few weeks, some English saying the same, that we surrendered without fighting. And I knew it was partly true because yes, France got invaded in parts but the population resisted in creating those divisions or even by doing some actions such as hiding a jew, to not declare this or that, printing illegal secret newspaper or leaflets and so on. I knew as well that an island, by definition, is surrounded by water and France having a border with Germany, in a way it is easier to invade. But anyway, we are not redoing History, it is about telling it.

There again, get your tissues out because I didn’t count how many times I had to look at the window or the ceiling to avoid crying in the train. To read it at lunch time seemed out of order when you read about starving teenagers when they were saving you. To read it in a noisy environment seemed disrespectful because it wasn’t giving as much attention to the words as they aspirate. Two moments especially were moving for me ( I am going to give only key words) : Lormond and the glasses.

You will have understood, this is a book, that by its subject, for me, is asking respect.
As I said earlier, it was difficult emotionnaly because even if you keep on remind yourself that they were only 18, it is so far from our 18 that they could be 25. My 18 years old worries were far from the ones they had.  » Am I going to die tonight » versus  » He said he was going to text me but he didn’t, what does it mean? »…You see the picture…Again, it is a book that put us in out places. Nontheless, friendhsip and love are there in the book as any other « normal » teenager.

On a pure technical level, I found the book hard to follow with the names. Which one was Emile and Enzo, Marc was it this one or this one? It was a bit confusing because they were so many but maybe it was intentional as then it gives the impression more of the whole group fighting the same goal rather than individuals.

Otherwise, I wondered before and after reading the book. The father wrote a book about
his experience. So at first, I must say, I thought the son was writing it only to make another book (yes, septical…) so I looked on internet and I found an article about it. It turned out that Raymond Lévy wasn’t aware of the book until the son did researches, gathered testimonies and gave the manuscript by surprise to his dad in his homage. And in the end, that he is a best selling author, we don’t care. Those testimony from the past, we all need them for each generation to remember or learn that we are all here thanks to people like Raymond Lévy.

I must say as well, with shame, that I wanted at some point this book to be over because it was hard to read. And like the ones of the division, I wanted it to end. It is always easier to close your eyes than open them. And here, it was painful. Although, the History, I know it, I knew it would end and it wasn’t even me fighting and going through it.

I was ashamed as well of those french people. The french from the militia or the ones who were giving others up, jews, neighbors, given to the nazis when others were trying to save the country. It is a question that my partner asked me and that I asked myself too. Why? Why being on the side of the Germans when those didn’t even want the french! They wanted the land yes, but not the population as they were not entering the new order and didn’t correspond to the aryen ideal. To save their life? But sooner or later Germans would have probably killed them. And following the ideas of a brown head guy promoting blond head with blue eyes, doesn’t it defy all logic? But again, we are not going to remake History….

So there, in conclusion, I wanted to know more about the french resistance, it is done.
I certainly can’t say that I experienced it but I got the message that I pass on to you. Because when I was in Normandy, I wondered about what will represent the 1st and 2nd world war in a hundred years. All the soldiers will have disapear. What is left from the wars in the middle age now? We all need to remember and it is our duty to speak about it to future generations. For my english readers, it is here the occasion to learn a bit more about France and its population who resisted. For my french readers, it is about learning more about our History if you don’t know it already.

Translated by me so it won’t be fully accurate, sorry:

p 156  » Tonight I won’t come back, he kept on saying, but tonight, the militia neither
will come back home. So a lot of people that we don’t know will gain a few more
months of life, a few months of hope, the time that other dogs come to repopulate
the terrier of hatred. A minute and a half for us and a few months for them, it was
worth it, wasn’t it? »

p 164  » people are terrorised, they barely dare speaking, let alone acting… »

p 186 « you see, it is the story about a vicar who go without eating to save an arab,
an arab who saves a jew in giving him a reason to believe, about a jew who holds
an arab in his arms when he is dying, waiting for his turn; you see, it is the story
of the human being with its moments of unsuspected wonders »

p 286  » If only you knew how much I don’t care that you don’t come from where
I come from, as long as you love her and respect her. We are all the foreigner of
somebody else » (this last sentence is so true)

p 360 « So you will have to tell them something from me, to tell them that it is
important for me (…) Because this past of war won’t exist any more, you will see.
You will tell them to tell our story, in their free world. That we fought for them.
You will teach them that nothing on this earth is more important than this
fucking liberty able to submit to the highest bidder. »

I am going to end this on a photo I took in Normandie in front of a bunker. A symbol that here in England you all know.

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8 réflexions sur “les enfants de la liberté de Marc Lévy

  1. Je n’ai jamais lu de marc Lévy (la hooonte) mais j’adore tous les livres sur la seconde guerre mondiale, même si je finis en pleure pratiquement a chaque fois. Je pense qu’on ne peut pas comprendre la mentalité de cette époque, il est évident que tout allait mal et qu’il fallait trouver un coupable, vite de préférence et les gens de l’époque l’ont fait avec une telle cruauté que ça paraît inhumain.

    • Tu sais il n’y a pas de honte à n’avoir jamais lu de Marc Lévy. Il écrit de la romance en général et celui ci est complètement à part. Alors si cette période de l’histoire t’intéresse, je ne peux que te le conseiller, quand bien même tu finirais en pleurs lol (moi aussi jte rassure). Je suis d’accord avec toi, c’était une autre mentalité. Moi je l’ai surtout lu pour en découvrir plus sur la résistance.

    • Merci! Oui, moi j’etais pareil. Enfin pas fachee mais disons que ca ne me tentait plus. Et la, comme je le dis, c’est un livre completement a part puisque c’est l’histoire de son pere. Je ne peux que te le conseiller!

  2. Moi aussi, j’ai arrêté de lire du Marc Levy il ya quelques années de ça. Et moi aussi, j’ai cédé avec Les enfants de la liberté.
    Parce que c’était une autre histoire, pas tellement du Marc Levy finalement et que c’était notre Histoire.
    Et comme toi, ce livre m’a soufflée et remuée.

    • Oui voila, c’est sous son nom mais comme en plus c’est une histoire vraie qui n’est pas la sienne, tu n’as pas la « patte » de Levy qui m’avait une peu lassee. Je suis contente que tu aies aime ce livre ( enfin, en tout cas qu’il ai laisse une trace).

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